7 coques déjà parées pour Tokyo

L'équipe de France est rentrée de Linz certes sans médailles, mais avec plusieurs coques qualifiées pour les jeux olympiques et paralympiques de Tokyo. Une première étape cruciale pour le grand rendez-vous sportif qui attire les regards de toute la planète !

Après un début de saison en demi-teinte, le directeur technique national Patrick Ranvier l'avait annoncé début juillet : "L'objectif premier des championnats du monde à Linz sera la qualification des coques pour les jeux de Tokyo".

 

Beau bilan pour le para-aviron !

Mission remplie presque sans accroc pour l'équipe de France para-aviron menée par son chef de secteur Charles Delval.

En skiff féminin PR1, Nathalie Benoit réalisait son retour dans la compétition, et avec brio… ou plutôt avec du métal brillant puisqu'elle a décroché l'argent en finale. "Cette médaille, je la partage avec mes proches qui me supportent, avec mes entraîneurs qui sont à mes côtés. Et la coque est qualifiée pour Tokyo, je suis heureuse". Un sourire qu'elle était heureuse d'échanger avec tous ceux qui ont partagé ce moment.
En deux de couple mixte PR2, Perle Bouge et son nouveau coéquipier depuis le début de la saison, Christophe Lavigne, voulaient tous les deux une médaille, chacun pour des raisons différentes, mais pourtant proches. Et ce fut chose faite avec le bronze autour du cou. "Je voulais offrir cette médaille à Christophe, commente Perle, pour tout le travail qu'il a accompli". Un rameur qu'elle trouve calme, à l'écoute et qui lui aussi voulait offrir une médaille à sa coéquipière. "Perle a toujours été sur les podiums, note-t-il, je voulais qu'elle y soit encore ici, après tout ce qu'elle a fait pour moi". Une belle leçon de partage ! "La coque part à Tokyo, c'est une bonne chose de faite".
Le quatre barré n'a pas pu accéder à la finale A, mais le contrat de mettre le bateau dans le container pour le Japon est rempli grâce à leur victoire en finale B. "On a tout donné sur la course, lance Robin Le Barreau, on y est allés à fond".

Une autre médaille est venue s'ajouter au bilan des athlètes de Charles Delval, le bronze du deux sans barreur PR3 avec Laurent Viala et Jérôme Hamelin. Une coque certes non-paralympique mais qui confirme que la concurrence pour monter en quatre barré est bien présente. "On a respecté les consignes, on a certainement plus fait la course physiquement que techniquement, mais on la voulait cette médaille".

 

Quatre coques iront aux JO de Tokyo !

Du côté des embarcations olympiques, ce sont quatre bateaux qui complètent le container pour Tokyo.

Les premières à avoir rempli le contrat sont Laura Tarantola et Claire Bové qui ont qualifié leur coque dès la demi-finale. "Le premier objectif est rempli, notait Laura, on savait que ce ne serait pas facile mais on en rêvait tellement". Les deux rameuses qui attendaient depuis longtemps de pouvoir enfin s'aligner ensemble à l'international n'ont pas été épargnées lors de la finale par le vent de trois-quart contre, mais elles ont accepté avec philosophie leur cinquième place en finale A. "On a une médaille que quand on finit dans les trois et qu'on l'a autour du cou, répondait Claire, il faut que l'on travaille, mais on n'a rien à regretter".

Les deux frères Onfroy ont également réussi le pari de rentrer en finale A, validant ainsi d'office avant leur dernière course le ticket de leur coque pour le Japon. "Le poids de la qualification n'est plus là, commentait Théophile, c'était un poids dont on est libérés. Il ne reste plus que la finale". Mais là encore, le vent s'en est mêlé : il avait commencé à se lever sur le bassin autrichien, et les Verdunois n'étaient pas protégés sur leur ligne d'eau. Ils ont terminé à la sixième place de la course.

Le dernier bateau olympique à avoir qualifié son bateau en finale A fut le deux de couple féminin, une qualification qui envoyait donc directement la coque au Japon. Et ce fut avec une densité indéniable lors de cette grande finale que les rameuses ont bataillé, car même si Hélène Lefebvre et Élodie Ravera-Scaramozzino ont fini à la sixième place de la finale A, il suffit de regarder les chronos pour se rendre compte que la catégorie, des plus denses, est aussi des plus ouvertes : moins de 5 secondes séparent les Françaises de la première place, et à peine plus de 2 secondes les privent du podium. "On repart contentes, note Hélène Lefebvre, même si on aurait aimé la cerise sur le gâteau, mais l'objectif pour nous comme pour tout le monde était la qualification. On a un coup à jouer l'an prochain". Des propos confirmés par leur cheffe de secteur Christine Gossé, qui voit en ses deux rameuses des chercheuses d'or.

Le deux de couple masculin a quant à lui qualifié sa coque en finale B. Hugo Boucheron et Matthieu Androdias n'ont pas eu une semaine facile. Le Lyonnais se remettant doucement d'une infection déclarée en arrivant à Linz, ils ont fait avec les moyens du bord et sont tout de même à passer les étapes jusqu'à la demi-finale. Objectif en finale B : être dans les cinq premiers de la course, ce qu'ils parvenaient à faire avant de lancer un enlevage de folie pour finalement terminer troisièmes. "J'ai passé la pire semaine de ma vie, commente Hugo Boucheron, à courir parfois avec plus de 39 de fièvre". Quand on dit que l'aviron vous emmène parfois au-delà de vos limites. "On n'aurait pas pu en mettre plus, ajoute Matthieu Androdias, cela nous a rapprochés tous les trois, avec Alexis Besançon". 

Le directeur technique national n'a pas manqué de commenter la performance globale de l'équipe de France : "Le début de saison que l'on a vécu était loin de laisser penser ce qu'on a pu voir ici, il y a du bon et du moins bon. Un bilan sans aucune médaille dans les disciplines olympiques, on ne peut s'en satisfaire. On a pour habitude de redresser la barre en stage terminal, et c'est ce qui a été fait. Cette saison est difficile car ces championnats du monde ont un double objectif avec la qualification olympique. Dans cette quête, on a laissé beaucoup d'énergie avec seulement trois bateaux Senior en finale A et ceux qui y sont entrés ne déméritent pas. On va demander davantage de rigueur à tous les niveaux, on sera aussi plus exigeants et plus rigoureux. Nos athlètes se sont remis dans la bataille mais pas pour y jouer les premiers rôles". Patrick Ranvier est revenu également sur les performances du groupe para-aviron. "Nous avons trois coques paralympiques qualifiées, trois médailles. C'est un beau bilan. Les entraîneurs ont su remobiliser leurs troupes. Je leur garde toute ma confiance ".

 

En marge des coques qualifiées, on note tout de même quelques belles prestations, notamment celle du quatre sans barreur masculin qui est passé à deux doigts – ou plutôt à deux coups de vent – de la qualification. L'aviron est un sport de plein air, il faut composer avec des contraintes qui ont engendré une modification du tirage des lignes… deux courses après de la capitale finale B du bateau tricolore. Pour eux et comme pour d'autres, l'affaire sera à suivre de près lors de la régate qualifiante en mai 2020 !

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