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Un rameur réélu à la Commission des athlètes de haut-niveau du CNOSF

Après une carrière qui l’a notamment mené à deux médailles mondiales et une victoire aux Régates Royales d’Henley, Benjamin Lang a décidé de mettre son expérience du haut-niveau à profit en rejoignant la Commission des athlètes de haut-niveau (CAHN) du CNOSF, en 2017. Réélu pour un second mandat le 1er avril dernier, l’ancien rameur de l’Émulation Nautique de Bordeaux oeuvre pour améliorer le quotidien des athlètes de haut-niveau français.

Pourquoi s’être engagé au sein de cette commission il y a quatre ans ?

Benjamin Lang : Une fois que j’ai pris la décision de ralentir ma carrière, je me suis rendu compte qu’il y avait beaucoup à faire pour améliorer l’environnement des athlètes de haut-niveau en France. Mon expérience personnelle m’a prouvé que l’on se battait beaucoup face à son propre environnement pour obtenir les moyens de tendre vers le haut-niveau en plus d’affronter ses concurrents. Quand j’ai arrêté ma carrière j’ai eu le sentiment que mon expérience pourrait bénéficier à de plus jeunes athlètes. C’est la raison pour laquelle je me suis présenté et ai été élu à la CAHN.

Au long des quatre années de mandat qui viennent de s’écouler nous avons énormément travaillé pour essayer d’avoir un impact sur la vie des sportifs de haut-niveau. Principalement effectué dans l’ombre, cela représente un travail abattu bénévolement qui est important pour tous les membres de la commission.

Justement, comment résumer ce rôle ?

B.L. : La CAHN est la seule représentation d’athlètes qui sont élus par leurs pairs. Cela nous donne une légitimité de discours et une légitimité politique. Nous sommes régulièrement consultés par le Ministère en charge des Sports, le Comité National Olympique, duquel la CAHN est une émanation, l’Agence Nationale du Sport et d’autres institutions du milieu sportif qui ont besoin d’éclairages des athlètes. Un premier volet de notre intervention est alors lié à un rôle de consultant.

L’autre volet, davantage proactif, sur des projets de fond telle que l’évolution de la position français sur la règle 40*. Désormais, les athlètes français pourront remercier leurs partenaires durant les JOP, ce qui n’était pas le cas auparavant. Il y a aussi un gros travail sur la représentativité des athlètes au sein des fédérations pour faire évoluer la structuration de ces dernières.

Récemment nous avons pris la parole en tant que membre de la CAHN pour faire en sorte que le sport se reforme suite aux scandales des violences sexuelles et aux nombreux autres problèmes de discrimination (tags racistes à l’INSEP, entre autres). Nous travaillons donc sur les sujets d’actualité également.

En quoi est-ce important pour toi de porter la voix de notre sport dans cette commission ?

B.L. : Élu par les athlètes de tous sports confondus, je ne suis pas spécialement représentant de l’aviron. Par contre, le fait d’être un rameur donne un angle spécifique à l’apport que je peux avoir dans les groupes de travail. Notamment parce que l’aviron est l’un des premiers sports apparus au programme olympique. Aussi car c’est un sport assez peu visible sur la scène médiatique, donc avec des contraintes spécifiques qui méritent d’être exprimées.

Le fait de pouvoir représenter l’aviron c’est ainsi représenter l’ensemble des sports qui sont un peu moins exposés. Également, c’est pouvoir mettre en lumière de vraies problématiques de terrain, ce que vivent les athlètes en équipe de France, la vie dans nos clubs, ce qu’est le bénévolat, ce genre de sujets. Cela permet de remettre les choses en perspective car dans les instances gouvernementales du sport, la vision reste assez « parisienne ». C’est ce prisme que l’on a le mérite d’ouvrir.

Tu débutes ton deuxième mandat, comment mesures-tu l’impact du travail mené par la CAHN ?

Globalement, on espère avoir un impact positif sur la vie des athlètes de haut niveau. Faire en sorte que les rameuses et rameurs aient les bonnes informations sur les formations qu’ils peuvent suivre, avoir les bons contacts avec les entreprises pour les CIP ou encore avoir le bon accompagnement médical, autant de sujets sur lesquels nous avons un impact direct.
Pour revenir à l’aviron, il faut mettre les choses en perspective, on est relativement bien lotis par rapport à d’autres fédérations, mais on peut encore faire mieux !

Par ailleurs, le risque est de pouvoir être utilisé comme caution morale par une frange des institutions qui peuvent se servir de notre légitimité pour leurs propres intérêts. Nous veillons à ce que cela se produise le moins possible. Notre avantage est de pouvoir s’adresser à tout le monde de la même manière car cela n’impacte pas directement notre vie. J’ai un emploi à côté, je fais ça de manière totalement désintéressée et cela me donne de la crédibilité.
Cela permet aux acteurs du milieu sportif d’entendre des voix de personnes qui n’ont rien à perdre. Cette liberté de parole est intéressante pour moi et nous permet d’avoir plus d’impact.

Un dernier mot ?

La commission est censée être paritaire par sport. Cette année nous n’avons malheureusement pas eu de femmes du milieu de l'aviron qui se sont présentées à l’élection mais il est toujours possible de coopter un nouveau partenaire au mois de septembre et venir travailler à la représentation des sportifs de haut niveau. Donc s’il y a des femmes qui souhaitent s’engager et représenter l’aviron, cela peut être bien de faire remonter l’information ...

Le message est passé !

*La règle 40 est un article de la Charte Olympique, qui expose les principes régissant l’utilisation de l’image des participants aux Jeux Olympiques, à des fins publicitaires, pendant la période des Jeux Olympiques.

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