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Me connecter / Créer mon compteLes championnats de France bateaux courts se sont achevés à Cazaubon. Les rameuses et rameurs français ont offert de belles courses au public sur ce point d'étape du chemin de sélection national.
Le Gers a une nouvelle fois déjoué les prévisions météorologiques qui s'annonçaient moroses, mais finalement, elles furent clémentes, permettant aux athlètes pressés d'en découdre pour les finales des championnats de France bateaux courts.
Une journée qui a commencé, comme à l'accoutumée, par les finales J18. Et la première, celle du deux sans barreur masculin, allait donner le ton de la matinée. François Stambach et Giulio Ceresoli de l'Aviron Strasbourg 1881, qui ont décroché le titre de champion de France, ont dû batailler pour le conserver face à l'AS Mantaise qui a décroché l'argent, le CA Lyon remportant le bronze. "On est partis fort, commentent les Alsaciens, c'était incroyable, dans les 500 derniers mètres, on a compris qu'on allait y arriver".
Le deux sans barreur féminin a laissé un peu plus de suspens, avec la paire de Bergerac/Mimizan qui a entamé une belle remontée tout au long du parcours pour reprendre la première place au CA Nantes. Lydie Pervieux et Manon Ahyee-Labart ont ainsi remporté l'or, la mixte Meulan-les-Mureaux/Butry-sur-Oise décrochant l'argent et le bronze revenant finalement au bateau nantais. "On s'est dit que le CA Nantes partirait vite, expliquent les rameuses, on n'a pas paniqué, on savait que ça le ferait".
En skiff masculin, le Nancéien Valentin Villez n'a laissé planer aucun doute sur ses prétentions sur le titre de champion de France, qu'il a décroché avec plus de 2 secondes d'avance sur son poursuivant immédiat, le Soustonnais Jules Béziat. C'est Jordan Godde, de Cannes-Mandelieu, qui est monté sur la troisième marche du podium. "J'ai fait la finale que j'attendais, commente Valentin Villez, avec beaucoup de sérieux et du travail". Chez les femmes, Lou Philippe (Meulan-les-Mureaux) conserve son titre en décrochant un nouveau fanion tricolore. Elle devance de près de 10 secondes la rameuse l'Aviron Bayonnais Yoana de Almeida Ceia qui s'empare de l'argent devant la Melunoise Camille Yvinec. "J'appréhendais un peu, note Lou Philippe, mais finalement cela s'est bien passé, j'étais beaucoup plus confiante aujourd'hui".
Le para-aviron débute doucement une nouvelle paralympiade
Pour Charles Delva, en charge du secteur para-aviron, Cazaubon vient clôturer une partie du chemin de sélection. "Nous sommes en année post-olympique, nous avons quelques blessés, dix nouveaux potentiels. Il y a un groupe performance et un groupe relève. Mais certains ont pu se montrer sur l'Uby, à l'image de Fabrice Portès qui a remporté l'or sur le skiff PR2. Alexis Sanchez, finaliste paralympique, a quant à lui remporté l'or en PR1, avec un temps très proche de son record personnel. Chez les femmes, on note la victoire d'Elur Alberdi en skiff PR3, de Claire Ghiringhelli en skiff PR1 et, en PR2, de l'indétrônable Perle Bouge, toujours en quête d'un coéquipier en double mixte, Benjamin Daviet se concentrant sur les Jeux d'hiver de Milan-Cortina. Un nouveau défi en perspective. Chez les hommes en skiff PR3, Laurent Cadot en remporté l'or devant Antoine Jesel et Jérôme Pailler.
Côté deux sans barreur PR3, Charles Delval a tenu à noter le nombre d'engagés chez les femmes, une discipline dans laquelle ont brillé Margot Boulet et Lucie Blaques (CA Nogent-sur-Seine) devant le bateau de Saint-Cassien, Amiens remportant l'or.
La jeunesse pousse en seniors
Les premiers à s'élancer sur l'eau furent les deux sans barreur masculins. Une course menée par Valentin Onfroy (Verdun) et Téo Rayet (Mâcon), mais dans laquelle leur domination a été convoitée par le duo chambérien Florian Ludwig et Armand Pfister. A la troisième place, on retrouve la mixte Tours/Boulogne 92 de Alistair Gicqueau et Nikola Kolarevic. "On rame ensemble depuis quatre semaines, commente Téo Rayet, on dopit avoir 200 kilomètres au compteur. On voulait partir fort, rester devant sur le premier 1000, on savait ensuite qu'on aurait les armes pour résister aux attaques".
En deux sans barreur féminin, Emma Cornelis (Nancy) et Violaine Aernoudts (Armentières) ont su conserver le leadership face à leurs adversaires et ont remporté l'or, avec un record du bassin. La mixte Le Perreux/Aix-les-Bains de Fleur Vaucoret et Léa Herscovici a réussi à s'emparer de l'argent devant la mixte Encou/Saint-Quentin d'Hélène Lefebvre et Maya Cornut-Danjou qui décroche le bronze. "On ramait ensemble en J18, explique Emma Cornelis, en quatre ans, j'ai eu quatre coéquipières, l'humain fait la différence". Les deux rameuses cherchaient encore leurs repères, elles ont su les trouver sur l'Uby.
En skiff masculin, la bataille fut très serrée, mais sur le deuxième 500, Théophile Onfroy (Verdun) a pris les choses en main, prenant de la distance avec Victor Marcelot (Boulogne 92), mais si le jeune rameur a laissé l'or à son aîné, il l'a quand même poussé dans ses retranchements en resserrant l'écart et s'emparant de l'argent devant Martin Bauer (Haute-Seine) qui décroche le bronze. Hugo Boucheron, champion de France en titre, termine quant à lui à la cinquième place. "Après deux saisons avec des blessures, j'avais à cœur de bien revenir, pour me prouver à moi-même que je pouvais, explique Théophile Onfroy. Cela m'a fait énormément de bien, je l'ai senti".
Chez les femmes, là encore, la jeunesse est venue bousculer l'expérience. Elodie Ravera avait affiché ses intentions durant tout le week-end, mais elle a dû les défendre en finale. "Je n'ai jamais fait un enlevage comme ça ici, note Elodie, mais je suis contente de cette expérience, j'ai pris du plaisir, ça fait du bien de repousser ses limites". En effet, la Havraise Mya Bosquet a poussé fort, grignotant l'espace qui la séparait de la tête de course et s'emparant de la deuxième place, le bronze revenant à la Nancéienne Milla Massemin.
La matinée s'est achevée avec les skiffs poids léger. En skiff masculin, le Savoyard Baptiste Savaete a décroché l'or et, chez les femmes, c'est la Nantaise Rose Gallen qui a remporté le fanion tricolore. Tous deux attendent de savoir comment ils pourront défendre les couleurs françaises à l'international cette saison.
Le week-end prochain, des parcours vont se tenir à Vaires-sur-Marne. Entre 65 et 70 athlètes vont être conviés afin de composer les premiers équipages qui seront présentés aux championnats d'Europe. La restructuration du haut niveau, menée par le nouveau directeur des équipes de France Antonio Maurogiovanni et le directeur technique national Sébastien Vieilledent, poursuit son chemin.
Fabrice Petit, pour la Fédération française d'aviron