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Un titre et deux podiums au championnat d'Europe 2020

Avec un titre européen et deux médailles de bronze, le bilan des équipages tricolores à Poznan est en corrélation avec la hausse du niveau des nations européennes, à moins de 10 mois des Jeux de Tokyo.

Après deux jours plutôt maussades, le soleil a éclairé les finales du championnat d’Europe sur le lac Malta. Pour cette seule et unique échéance de la saison internationale, le niveau monte indéniablement, mais les Bleus sont parvenus à décrocher trois médailles et à montrer de belles choses pour la suite, avec une saison 2021 dont la préparation va se lancer dans les prochains jours.

Retour en détails sur les courses des Français sur le lac Malta.

 

Une Marseillaise pour la Marseillaise !

Médaillée d’argent aux mondiaux de Linz en 2019, Nathalie Benoit pouvait inscrire son nom au palmarès de sa catégorie du skiff PR1. Après sa victoire lors de la course préliminaire vendredi, elle a néanmoins changé de stratégie sur cette finale, qu’elle a dominée. "On savait qu’il fallait que je fasse un départ plus long, explique-t-elle, je doutais de ma capacité à tenir. Il fallait rapidement passer la pointe devant, et contrer les attaques de l’Ukrainienne". La stratégie a été payante, au point qu’on aurait pu trouver cela facile de l’extérieur. "C’était tout sauf facile, répond-elle, même si les conditions étaient vraiment bonnes ce matin". La Marseillaise a donc offert au clan français une belle Marseillaise, pour cette première cérémonie protocolaire du championnat d’Europe.

 

Le bronze pour le quatre barré mixte PR3

Guylaine Marchand, Margot Boulet, Rémy Taranto et Antoine Jesel et leur barreur Robin Le Barreau connaissent leur faiblesse, mais c’est sur leur force, le 1 000 du milieu, qu’ils ont dû jouer dans cette finale A. "On est très mal partis, commente Antoine Jesel, on n’a pas pu suivre les consignes". Mais dans ce genre de situation, il faut savoir s’adapter, et c’est ce qu’a fait l’équipage. "On n’a pas paniqué, poursuit Antoine Jesel, et on a fait ce qu’on sait faire". Cinquièmes au passage du premier 500, les tricolores ont entamé la remontée jusqu’à doubler les Russes sur l’enlevage, dans la dernière partie du parcours, décrochant ainsi le bronze européen. Une belle médaille avec du nouveau dans le bateau : Guylaine Marchand évolue désormais à bâbord, et l’équipage compte une nouvelle : Margot Boulet, qui honorait là sa première sélection en équipe de France.

 

Le deux de couple TC féminin s’offre le bronze

Hélène Lefebvre et Élodie Ravera-Scaramozzino auraient aimé une autre couleur de métal. Tout le monde est parti très fort dans cette finale A du deux de couple féminin. "J’avais les Italiennes dans le coin de l’œil, explique Élodie Ravera-Scaramozzino, on savait qu’il fallait les décaler d’entrée". On a eu peur sur le bord du lac Malta. Cinquièmes à mi-parcours, les deux rameuses françaises ont alors lancé les attaques et rattrapé leur retard. "On y est allé crescendo, ajoute Élodie, il a manqué un petit truc pour que ce soit un feu d’artifice". Les tricolores ont essuyé le vent de travers qui s’est levé au cours de la matinée. "On n’était pas à l’aise techniquement, on est passées à côté. Mais on ne va pas cracher sur cette médaille, même si on serait bien allé chercher l’argent ou l’or". La médaille n’était pas encore autour de leur cou que les tricolores envisageaient déjà des pistes de progression.

 

Benoît Demey, Benoît Brunet, Thibaut Verhoeven et Dorian Mortelette avaient du beau monde  face à eux dans la finale du quatre sans barreur masculin : les Pays-Bas, l’Italie et la Pologne, nations déjà qualifiées pour les Jeux de Tokyo. Les Français ont tout tenté dans cette course dominée sans partage par les Néerlandais, et n’ont pu remonter d’une place sur les Allemands que dans les 500 derniers mètres, terminant à la cinquième place du championnat d’Europe.

La concurrence en deux de couple poids léger féminin devient de plus en plus féroce, la discipline se densifie. Laura Tarantola et Claire Bové ont pu le mesurer aujourd’hui en finale A. Les deux tricolores, qui pointaient à la première position au passage des 500 premiers mètres, ont alors entamé une lutte serrée avec leurs adversaires, dont les Néerlandaises qui ont pris les commandes. Elles ont terminé cinquièmes, à une seconde du podium, après avoir glissé hors du podium dans les derniers mètres.

Après 500 mètres de course, la physionomie de la finale A du deux de couple mixte PR3 était sensiblement identique à celle de la course préliminaire… avant que le double polonais n’entame sa remontée, devançant Perle Bouge et Christophe Lavigne qui ont franchi la ligne d’arrivée à la quatrième place.

 

Les résultats des finales B

Valentin et Théophile Onfroy couraient la finale B du deux sans barreur en tout début de matinée. Troisièmes au passage des 500 premiers mètres, ils ont peu à peu cédé du terrain aux Allemands puis aux Polonais et ont terminé à la cinquième place de la course.

Maya Cornut, Anne-Sophie Marzin, Adèle Brosse et Emma Cornelis ont réalisé une superbe remontée dans leur finale B du quatre sans barreur féminin. Quatrièmes après les 500 premiers mètres, elles ont réduit l’écart et passé la ligne d’arrivée en deuxième position.

Thibault Colard n’a pas pu faire face à la concurrence dans sa finale B du skiff poids léger. Il termine à la quatrième place de la course.

Troisièmes à mi-parcours, Pierre Houin et Hugo Beurey ont accéléré sur le deuxième 1 000 pour remporter la finale B du deux de couple poids léger, devant les Danois et les Néerlandais.

Emma Lunatti a tout tenté, mais elle a cédé du terrain au fur et à mesure du parcours de cette finale B du skiff. Elle a passé la ligne d’arrivée en cinquième position.

Julie Voirin, Camille Juillet, Violaine Aernoudts et Margaux Bailleul avaient à coeur de dominer cette finale B. À 500 mètres de l’arrivée, elles pointaient encore deuxièmes, avant de prendre l’ascendant sur le bateau russe pour remporter cette finale B du quatre de couple.

 

Le directeur technique national, Patrick Ranvier, ne mâche pas ses mots pour entamer le bilan de ce championnat d’Europe : "Si l’on fait une analyse brute et comptable, on n’y est pas. Mais il faut aussi tenir compte qu’il s’agissait là de la seule et unique compétition internationale de la saison, avec des conditions de préparation qui variaient selon les nations. C’est compliqué ainsi de voir ce que sera la saison 2021. On a pu voir des choses surprenantes avec des bateaux qui ont eu du mal à entrer dans la course et qui ont bien terminé ce championnat. Pour d’autres, c’était l’inverse". Le point positif vient du secteur féminin. "Hélène et Élodie ont terminé troisièmes derrière les deuxièmes et troisièmes de Linz, c’est une bonne chose. On est déçu pour le double poids léger, mais ce n’est pas une critique, car quand on voit les écarts, la densité fait prendre le risque et nos filles sont dans le jeu". Le DTN reconnaît également, pour le quatre sans barreur et le quatre de couple, la qualité des rameuses qui ont su ne rien lâcher : "On est sur la bonne voie". Du côté du secteur masculin, si des signaux positifs viennent du deux de couple poids léger, et du quatre sans barreur masculin qui "a un rôle à jouer", Patrick Ranvier estime qu’il va falloir revenir à ce qui a fait ses preuves par le passé, notamment pour le deux sans barreur. "J’ai également une pensée pour Hugo Boucheron et Matthieu Androdias qui sont restés à la maison. Au vu des courses ici, on les imagine facilement dans le jeu et je partage leur déception".

Côté para-aviron, le DTN salue la performance de Nathalie Benoit qui s’est imposée de belle manière, sans pour autant nier qu’il reste du travail à accomplir dans les autres embarcations.

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